Paris, le 20 avril 2015.
1. Dans
L'Avare, Molière fait dire à l'un de ses personnages :
"Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger".
Et le propos fait sourire l'audience.
2. Etant donné le socialo-communisme ambiant en France (près de 60% d'un PIB
discutable), il conviendrait de se rendre compte qu'au cœur du discours
politique majoritaire, de celui qu'on entend en permanence - n'est-ce pas
Madame le ministre... -, ce n'est pas l'alimentation qui est prise en
considération comme centre de vie de chacun.
Ces
dépenses, qui sont onéreuses depuis la nuit des temps et qui ont été le
moteur qui a permis à l'homme d'être ce qu'il est aujourd'hui, ne sont pas
premières dans le discours, mais, loin de là, purement et simplement mises
de côté.
Importent les dépenses médicales comme si ces dépenses étaient au départ de la
vie de vous et moi !
Ces dépenses, à coup sûr, n'existaient pas du temps de Molière, elles sont
récentes.
Et l'innovation qui leur a permis de voir le jour, n'a pas procédé de
l'intelligence des hommes de l'état, mais de celle de vous et moi.
Elles ont explosé à partir de la seconde partie du XXème siècle.
3. Plus grave, ce ne sont pas non plus les dépenses médicales pour soi qui
sont en jeu, mais celles pour autrui.
La sécurité sociale maladie obligatoire, mise en place depuis 1945, a réussi à
faire oublier le déplacement contre nature de l'alimentation vers les dépenses
médicales.
4. Plus grave encore, ce n'est pas enfin que :
"Il faut payer les dépenses médicales d'autrui pour vivre",
c'est en définitive que :
"Il faut vivre pour payer les dépenses médicales d'autrui."
5. Saute aux yeux l'absurdité de la proposition
- qui sacralise le machin dénommé "organisation de la sécurité sociale maladie"
-
quoiqu'il n'en finisse pas d'être réformé et de s'effilocher -,
- qui identifie tacitement vivre et travailler - et dont l'analogue premier
écrit par Molière faisait sourire - et
- qui veut que vous payiez davantage.
Cette absurdité est le résultat des erreurs de l'application qu'est l'idéologie
socialo-communisme qu'on connaît aujourd'hui et des véritables
antagonismes dont elle est la déduction logique.
L'organisation de la sécurité sociale maladie (cf. ce
texte de mai 2012) n'a jamais rien inventé, ni innové, mais tout fait pour
rivaliser avec l'organisation qu'on dénomme "état".
6. L'idéologie n'est pas pourtant remise en question par le marché
politique.
Souvenez-vous, par exemple, de Henri Guaino qui se flattait, ces
dernières années, de la réussite qu'aurait constituée le
conseil national de la résistance en 1943-44.
7. Le problème n'est plus celui de "mourir en bonne santé" à quoi a eu
l'occasion de faire allusion J.M. Keynes dans un autre contexte.
Il est celui de vivre pour que, à l'instant présent, l'organisation de
sécurité sociale maladie obligatoire ait des fonds pour payer en honoraires,
réglementés par ses soins, les activités des médecins ou, si vous préférez, du
personnel médical (selon la terminologie employée de l'idéologie), sans, bien
sûr, s'oublier au passage.
Nous sommes en pleine folie que nous distille le Larron.
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