A Paris, le 16 juin 2014.
1. Au cœur de l'économie politique, il y a les concepts de "gain" et de "perte"
de ce qu'on veut expliquer et qu'on a défini auparavant.
2. Mais il y a aussi la démarche d'une majorité de personnes qui refusent
la référence aux gains et aux pertes pour raisonner et expliquer ce qu'ils
cherchent à dire en matière économique.
3. La démarche a donné lieu à la terminologie rhétorique qui se veut
compréhensible par tous et qui ne l'est en rien...
Par exemple, la proposition qu'est "la monnaie facilite l'échange" n'est qu'une
formulation rhétorique dénuée de sens en économie politique (cf. ce texte de décembre 2013).
Au lieu de dire que "la monnaie facilite l'échange", il conviendrait de faire
référence au coût des actes d'échange évalué par chacun, à la diminution de ce
coût qu'a occasionnée le recours à la découverte qu'a été ce qu'on a dénommé
"monnaie" et au gain à quoi a correspondu cette diminution de coût (cf. ce
texte de mai 2014).
4. La démarche qu'est le refus de la référence aux gains ou aux pertes a aussi
et surtout donné lieu à la mise en œuvre de réglementations étatiques qui
n'ont aucune raison d'être sinon ce qu'imaginent les constructeurs de la
réglementation, les prétendues élites, et les illusions que ces derniers
veulent créer au sein du peuple.
Exemplaire est le chaos rhétorique de ce qu'on dénomme "€uro" aujourd'hui et
qui fait intervenir, comme prétendue explication, les notions des
comptabilités nationales des pays de la zone €uro, différentes d'un pays à
l'autre..., et d'ailleurs (cf. ce texte de mai 2014).
5. Ce dernier point est essentiel tant il est ignoré ou méconnu, volontairement
ou non.
Par exemple, en 1994, Milton Friedman (1912-2006) n'a pas introduit
dans son texte intitulé "The Mystery of Money", chapitre 2 du livre
Money Mischief: Episodes in
Monetary History, les réglementations de 1922 ou de la décennie 1930
qui ont contribué à détruire ce qu'on dénomme "monnaie" aujourd'hui.
Il a seulement mis l'accent sur les décisions prises, à partir de 1971,
par le président des Etats-Unis (cf. ce texte de juillet 2011).
Il a laissé ainsi de côté toutes les réglementations qui avaient conduit à ce
dernier coup d'Etat comme si elles n'avaient pas eu de conséquences économiques
terribles déterminantes.
A sa façon, la pénalité infligée aujourd'hui
par les juges américains à la banque "BNP-Paribas" n'est jamais que la dernière
conséquence en date de la série de réglementations, tantôt nationales, tantôt
internationales, intervenues depuis la conférence monétaire
internationale de Gènes (1922), à la botte des pouvoirs publics des
Etats-Unis.
En l'espèce, la banque "B.N.P. Paribas" en est le dindon pour l'instant.
Si le dollar doit être totalitaire comme dans ce cas, il devrait
disparaître.
6. Depuis cette date de 1922, un jeu de poker, sans antécédent dans l'histoire,
est en cours entre la "monnaie" aux
mains des hommes de l'Etat des Etats-Unis, pays peu inquiété par les
guerres réalisées, mais beaucoup par le socialisme croissant, et les
"monnaies" aux mains des hommes de l'Etat d'un certain nombre d'autres pays
(France, Angleterre, Allemagne, etc.) détruits par les guerres en question et
le même socialisme croissant (cf. ce texte de novembre 2010).
Et personne ne l'évoque.
7. Une chose est certaine: de petite monnaie, à histoire très récente (XVIIIè
siècle), ce qu'on dénomme "dollar", nom donné à la "monnaie des
Etats-Unis", a acquis aujourd'hui un rôle prépondérant dans les échanges
internationaux, inimaginable il y a un siècle.
La "monnaie de l'Angleterre", sous le nom de "livre", a perdu beaucoup du
lustre qu'elle avait pu acquérir jusques au début du XXè siècle.
Quoique comparable à la livre au début du XXè siècle, la "monnaie de la
France", sous le nom de "franc", n'a plus aucun lustre pour la raison que, le
1er janvier 1999, son gouvernement de l'époque l'a fait disparaître et l'a
remplacée par une prétendue monnaie, dénommée "€uro".
L'€uro n'est qu'un paquet de réglementations conçues, pour l'occasion, par
des bureaucrates regroupant plusieurs pays de l'Europe géographique et dont le
nombre n'est pas définitif à ce jour (cf. ce texte de mai 2014).
Il a tout d'un chaos (cf. cet autre texte de mai 2014).
La "monnaie de l'Allemagne" a connu plus de grands bas que des hauts depuis le
début du XXè siècle (cf. ce texte de juillet 2008) de sorte que
son gouvernement du moment, dans la décennie 1990, a fait le même choix que
celui de l'Etat de la France, la fuite vers l'€uro (cf. ce texte de mars 2009).
8. De tout cela, Friedman a montré qu'il n'en avait cure et on ne peut que le
regretter (cf. ce texte de
juillet 2009).
Friedman
n'était pas "autrichien", on le savait.
Il était "néoclassique" mâtiné de seulement quelques soucis de liberté, on le
savait moins.
Il ne voyait pas d'un mauvais œil ce qui se tramait dans la politique monétaire
américaine.
Par exemple, ne parlait-il pas, dans ce chapitre 2, du début du dollar des
Etats-Unis à partir des "Continental", aphérèse de "Continental currency
dollar", aux mains du pouvoir exécutif.
Que n'a-t-il évoqué les origines de la monnaie qu'avaient mises en lumière, au
XIXè siècle, les économistes autrichiens, à commencer par Carl Menger, et qui
les avaient conduits à conclure à la spontanéité de l'émergence de la monnaie,
à la découverte de celle-ci par les actions de nos ancêtres (cf. ce texte en anglais de
1892).
9. Cela explique l'opposition de Friedman aux propos de Jacques Rueff
(1896-1978), l'un et l'autre pourtant membres de la Société du Mont
Pèlerin, créée en 1947.
Rueff avait compris l'importance de la monnaie pour la vie économique (cf. ce
texte de juin
2007) et voulait le retour à l'étalon-or, détruit depuis la décennie 1930
par les prétendues élites socialistes, pour qu'il en soit ainsi (cf. ce
texte de
novembre 2008).
Mais, en définitive fondamentalement keynésien, Friedman préconisait une
"méthode à court terme", à savoir la fluctuation des prix des "monnaies" plutôt
que leur fixation réglementaire (cf. ce texte de mai 2014): à long terme, serait-on
mort?
10. Pour l'instant, il faut sortir le plus rapidement possible du dilemme
"dollar totalitaire"-"€uro chaotique" aux conséquences économiques désastreuses
que nous vivons.
Il faut avoir conscience de l'ignorance des prétendues élites sur leurs
prétendues monnaies (cf. ce texte de
janvier 2010).
Seuls le permettront le retour aux monnaies fondées sur l'étalon-or et la
concurrence entre les monnaies (cf. ce texte
de Friedrich von Hayek de 1976-78).
Retour au sommaire.
1. Ignorance, action humaine et durée.
dimanche 1 janvier 2006
Les maux de la prétention: élites, monnaie, etc.
Par Georges Lane le dimanche 1 janvier 2006, 15:37
« billets précédents - page 59 de 149 - billets suivants »