Paris, le 22 juillet 2015.
L'actualité récente vient de mettre au premier plan Pluton et la Grèce, deux
réalités a priori sans relation.
Les journalistes ne les relient donc pas et n'insistent pas sur la nature de la
coïncidence implicite que, malheureusement, elles cachent.
La nature en question tient pourtant aux méfaits de la "communauté
scientifique" évoqués par François Lurçat, en particulier, dans son livre de
2003 intitulé
De la science à l'ignorance et développés à l'envie, au grand jour du
public, par le trop fameux
G.I.E.C.
En voici des éléments.
1. Pluton et le système solaire.
Longtemps, Pluton a été jugée être une planète du système solaire, quoique
située au delà de la "ceinture de Kuiper" (découverte en 1992) qui en constitue
une espèce de limite.
Découverte, pour sa part, en 1930 et comparée aux autres planètes, Pluton était
mesurée être la plus éloignée du soleil (cf. http://www.le-systeme-solaire.net/pluton.html).
Il avait été calculé ainsi qu'elle faisait une révolution autour du soleil en
248 ans (cf.
http://fr.euronews.com/2015/07/14/la-nasa-ouvre-un-nouvel-horizon-au-plus-pres-de-pluton/
).
a. Exit Pluton.
Mais un beau jour, en 2006, la "communauté des astronomes", à savoir
l'Union astronomique internationale, a décidé qu'elle n'en
faisait plus partie, elle l'a dénommée désormais "planète naine":
"In August of that year - 2006 -, the International Astronomical Union
reclassified Pluto as a dwarf planet."(cf.
http://edition.cnn.com/2015/07/14/us/nasa-new-horizons-pluto-flyby/index.html)
Tous les astronomes n'ont pas été d'accord avec la décision comme, par
exemple, Stern:
"But Stern disagrees with the IAU's decision.
'We're just learning that a lot of planets are small planets, and we didn't
know that before,' Stern said earlier.
'Fact is, in planetary science, objects such as Pluto and the other dwarf
planets in the Kuiper Belt are considered planets and called planets in
everyday discourse in scientific meetings.'" (ibid.)
Les physiciens de la N.A.S.A. n'ont rien abandonné pour leur part (cf.
http://solarsystem.nasa.gov/news/display.cfm?News_ID=49503&linkId=15514645).
Et ils sont parvenus à faire observer précisément, pour la première fois, le 14
juillet 2015, les formes de Pluton et de ses cinq "lunes" ou "satellites"
à l’aide du
vaisseau interstellaire New
Horizons qu'ils avaient envoyé dans l'univers.
Ci-dessous, un "rase motte" de Pluton, c'est-à-dire à moins de 500000 miles,
par New Horizons (tableau 1).
Tableau 1
Ci-dessous, l'image de Pluton avec sa "lune", Charon, au même moment,
donnée par New Horizons:
Tableau 2
Et New Horizons a continué son voyage...
b. Addendum sur Pluton :
http://www.telegraph.co.uk/news/science/space/11762269/Nasa-releases-incredible-close-up-colour-pictures-of-Pluto.html
2. La Grèce et le système monétaire €uro.
Depuis 2010, il a été admis, progressivement, que les chiffres jugés
caractéristiques de la Grèce pour entrer dans le "système monétaire €uro" en
1999 n'auraient pas du être acceptés (cf. ce
texte de février 2010 et celui-ci de
mars 2012).
Etant donné les "vrais" chiffres, jamais la Grèce n'aurait du faire partie du
système, elle ne respectait pas les règles édictées sans raison.
Ces derniers jours, et depuis quelques temps auparavant, la « communauté
politique et économique » dite de la "zone €uro", entité créée entre temps
(cf. "Eurogroupe" de
Wikipédia.fr ou "Eurogroup" de
Wikipédia.gb), s’est ainsi interrogée sur le statut monétaire actuel
de la Grèce, une partie des dirigeants ou des opinions étant pour sa
sortie, son "exit" ...
2.a. "Exit" ou "pas exit" la Grèce du système
monétaire €uro.
Au terme de nombreuses réunions, et après tout ce qui s'était passé ces
dernières années (cf. ces textes d'octobre
2009, de
février 2010 , de juillet
2011, de juillet
2015a et de
juillet 2015b), les dirigeants autoproclamés en grande partie de ce qu'ils
dénomment la "zone €uro" en sont arrivés à dire que la Grèce devait rester dans
le système monétaire €uro...
Reste que la question que peut poser la Grèce à certains n'a rien à voir avec
le système monétaire €uro (cf. ce texte
d'octobre 2012), mais tout avec les réglementations qui lui ont été
imposées, sans raison, voire sans règles de droit.
2.b. Un petit rappel historique.
Il faut savoir qu'au lendemain de la guerre de 1939-45, les gouvernements des
pays de Belgique, des Pays Bas et de Luxembourg s'accordèrent pour mettre en
place un type d'union douanière : c'était ce qu'on a dénommé le
"Benelux".
Vont y être agrégés, par la suite, la République fédérale d'Allemagne (R.F.A.),
l'Italie et la France.
Puis a été instituée la création de la "Communauté économique européenne", plus
connue sous le nom de "marché commun" (avec le traité de Rome,
1957, cf. ce texte
d'octobre 1992).
En 1980, la Grèce y a été agrégée à son tour, après d'autres pays, et
avant d'autres.
1992 : le "marché commun", devenu entre temps "marché unique" (1985), a été
abandonné pour "Union européenne" (avec le traité de Maastricht, cf. ce
même texte
d'octobre 1992).
2.c. Les incohérences juridiques.
Et s'est faite jour, par l'intermédiaire des politiques, la perspective
d'une "union monétaire", celle de la zone dénommée "écu" formée par les pays du
l'Union européenne (cf. ce texte de
janvier 2012).
La perspective a pris forme sous l'intitulé "système monétaire €uro" à partir
des années 1999-2001.
Le système n'était jamais qu'une partie de l'Union européenne dans quoi la
Grèce était partie.
Il cachait des pays dont les gouvernement avaient refusé de faire partie du
système comme, par exemple, l'Angleterre.
Il a donné lieu, pour sa part, à une
construction hiérarchisée par la "Banque centrale européenne" - créée pour
l'occasion - et les réglementations qui la définissent et qu'elle impose aux
autres banques du système, à savoir les banques dites "de second rang" (cf. ce
texte
de juin 2004).
Il a donné lieu aussi, quelques années plus tard, à une instance de l'Union
européenne dénommée "€urogroup" ou "zone €uro", espèce de trait d'union
juridique entre la Banque centrale européenne, indépendante par statut
juridique de l'Union européenne, et cette Union au prétexte que la Banque
centrale européenne n'avait pas de mission sur les prix de l'€uro dans les
monnaies étrangères.
3. La Grèce et Pluton.
Etant donné cette cote juridique mal taillée des instances du "machin Europe",
pour ne pas dire bancale, certains malfaisants s'efforcent de faire croire que
la Grèce n'est pas un résultat d'actions humaines changeant en permanence
.
Leur point de départ est d'abord de dire qu'elle une société, une
réglementation, une démocratie, etc., un état, une nation,
une civilisation, bref quelque chose d'autonome qui doit s'imposer aux
Grecs.
Peu importe les règles de droit, de justice naturelle.
A fortiori, ils voient dans cette absence de "justice sociale" (cf.
ce texte) la justice sociale!
Dans la foulée, ils passent donc sous silence que ce nom de Grèce - mot de
français et non pas de grec! - résulte des productions et échanges des
gens dans le territoire, toujours en changement.
3.a. Le faux plan d'analyse.
Ce faisant, en mettant de côté les règles de droit, ils tendent à mettre la
Grèce, implicitement, dans le même plan conceptuel et analytique que
Pluton.
Grande différence pourtant entre Pluton et la Grèce, l'une, Pluton, est une
réalité de matière délimitée, découverte dans le passé par les intelligences
des hommes ;
l'autre, la
Grèce, est une réalité géographiquement délimitée, dénommée ainsi dans le passé
par les hommes et inventée en permanence par ces derniers.
Pluton et la Grèce n'ont donc rien à voir en principe, a priori.
Système solaire et système monétaire €uro font deux.
3.b. La démarche.
La démarche pour les faire se rencontrer n'est pas nouvelle.
Elle a été développée à partir du XIXème siècle quand des mathématiciens ont
proposé de créer un "équilibre économique général" pour un pays.
L'équilibre était solution d'un ensemble d'équations algébriques - en nombre
"n" - construites, chacune, sur une équation d'offre et de demande traduisant
une égalité d'échange de marché, les actes économiques de vous et moi étant
mis de côté.
Ce système d'équilibre n'était pas sans rappeler le système solaire proposé par
des mathématiciens pour configurer ses planètes.
La démarche a été aussi développée au XXème siècle quand des macro économistes
ont à la fois
- réduit le nombre des équations et
- mis l'accent sur deux marchés jusqu'alors non accentués, à savoir le marché
du travail et le marché de la monnaie.
Plus que jamais, système solaire et système monétaire €uro s'identifiaient
grâce à telle ou telle mathématique.
Dans la foulée, ils ont essayé de montrer qu'une entité, comparable à la
"société", à savoir l'"état", pouvait manipuler certaines hypothèses du
"modèle" par différents moyens réglementaires, "pour le bien de tous".
Ils l'ont fait savoir et leur démarché a été malheureusement crue.
De fait, ils en sont arrivés à cacher l'autonomie de la Grèce qu'ils
affirmaient et comparaient implicitement à celle de Pluton, derrière la
tyrannie de quelques uns, les dénommés "hommes de l'état", plus ou moins
autoproclamés, pour l'organiser et la transformer selon leurs goûts - ce qu'ils
ne sauraient faire avec Pluton -.
Tout se passe comme s'ils voulaient "gérer" autant l'une que l'autre.
4. L'erreur.
Mais tout cela est une erreur fondée sur l'approche mathématique (cf. ce
texte de juillet 2009).
Pluton a une existence qui ne dépend pas des hommes, mais ceux-ci peuvent
toujours chercher à la connaître, à défaut de la "gérer".
La Grèce a une existence fruit de leurs actions économiques.
Et ce qu'est le fruit en changement permanent qu'elle est, dépend seul de ces
actions individuelles ou organisées volontairement.
Elle ne dépend pas d'hypothèses sur certains d'entre eux, mais est le résultat
de la catallaxie à quoi conduisent ces actions humaines (cf. chapitre 12 du
Mirage de la justice sociale, tome 2 de Droit,
législation et liberté).
Autre chose certaine:
Nous bénéficions d'une connaissance que nous ne possédons pas en
propriété.
L'hypothèse de départ qu'est la "société" ou ce qui en tient lieu, les "hommes
de l'état", n'est pas la réalité.
La réalité tient dans les actions économiques de vous et moi et d'elles
seules.
La méthode qui consiste à déduire quoi que ce soit de ces hypothèses fausses
est tout aussi fausse.
L'important du système monétaire €uro est en effet dans ce qu'on dénomme "€uro"
et qui est, pour l'instant, une "monnaie réglementée" sans raison (cf. ce
texte de mars
2015).
C'est tout ce que cache cette réglementation, et qu'on ne voit pas au premier
abord, qui importe à chacun.
Si la Grèce n'a rien à voir avec Pluton, en apparence, elle a tout à voir avec
ce qu'on dénomme "€uro", en tant que "vraie" monnaie, (cf. ce
texte de février 2013), que tend à cacher la "communauté politique et
économique" en place et qui rappelle d'autres communautés prétendument
scientifiques.
Pour l'instant, primo, elle a amené des ignorants du sujet, tel
Tsipras ou Varoufakis, à se faire connaître.
Secundo, elle fait s'attendre, selon certains, à l'apparition
d'homologues de ces derniers en Espagne et ailleurs (en France).
Tertio, elle conduit même d'autres ignorants à vouloir créer de
nouveaux organismes juridiques de l'Union européenne pour « gérer
l’€uro » (cf.
Journal du dimanche du 19 juillet 2015) comme si les statuts de la
Banque centrale européenne qui ont été votés ne suffisaient pas et ne leur
interdisaient pas, par nature, l'option proposée.
Folles thèses, foutaise.
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1. Ignorance, action humaine et durée.
dimanche 1 janvier 2006
La Grèce et Pluton, une certaine coïncidence.
Par Georges Lane le dimanche 1 janvier 2006, 15:12
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